À El Jadida, la DGSN ouvre ses portes…sur l’avenir de l’avenir de la sécurité à l’ère de l’IA

À El Jadida, la DGSN ouvre ses portes…sur l’avenir de l’avenir de la sécurité à l’ère de l’IA

Par ACHOUI Rabab : Doctorante ensciences Politiques

Alors que l’Intelligence Artificielle transforme les équilibres sécuritaires à l’échelle mondiale, la Direction Générale de la Sureté Nationale (DGSN) a choisi El Jadida pour dévoiler ses avancées technologiques. Si ces portes ouvertes impressionnent par leur modernité, elles soulèvent aussi des interrogations sur la souveraineté numérique, les libertés individuelles et le rôle de la société civile.
Drones de surveillance, reconnaissance faciale, systèmes intelligents d’analyse vidéo… Cette année, les traditionnelles portes ouvertes de la DGSN ont pris une dimension nouvelle. À El Jadida, l’évènement s’est mué en vitrine technologique, révélant les ambitions du Maroc face aux nouveaux défis sécuritaires. L’IA- désormais au cœur des outils de prévention et d’intervention- s’impose comme le levier d’une transformation profonde.
« Montrer au public que la sécurité évolue avec le temps » est le slogan principal lors de cet évènement. Une modernisation qui répond à des enjeux concrets : criminalité transnationale, cybermenaces, terrorisme digitalisé. Mais qui s’inscrit aussi dans une logique géostratégique, alors que les grandes puissances redoublent d’efforts pour dominer l’IA sécuritaire.
Si ces outils promettent une sécurité plus réactive et prédictive, leur utilisation pose des questions sensibles. Le recours à de technologies de surveillance sophistiquées- souvent importées- interroge sur la souveraineté technologique du Maroc. De plus, le manque de cadre légal clair autour de l’utilisation des données biométriques ou de la reconnaissance faciale soulève des inquiétudes.
Nous faisons ainsi face à un enjeu qui dépasse la seule dimension technique pour relever également d’une portée éthique et politique.
Si les portes ouvertes sont un signal positif de transparence, elles ne suffisent pas à créer un lien de confiance durable entre institutions sécuritaires et citoyens.
Pour que l’IA soit au service de tous, la société civile doit être pleinement intégrée au débat, en amont des décisions.
Cela suppose des mécanismes de dialogue : comités d’éthique, consultations publiques, éducation citoyenne aux usages de l’IA sécuritaire.
« La sécurité de demain ne peut être pensée uniquement au nom de la population, mais bien construite avec elle »
En exposant ses innovations à El Jadida, la DGSN affirme sa volonté d’adaptation aux défis du XXIe siècle. Mais ce virage technologique ne pourra être durable que s’il s’accompagne d’une réflexion collective sur les limites à ne pas franchir. La sureté nationale, demain, devra conjuguer performance, souveraineté … et démocratie.

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